État des cultures En attendant la pluie, les maladies restent sous surveillance

Le stade fin gonflement – début épiaison déclenche la protection fongicide dans les parcelles. (© Terre-net Média)

François Dumoulin, conseiller grandes cultures de la Chambre d’agriculture de l’Oise, rend compte de l’avance qu’ont gardée les blés dans la majorité des parcelles, arrivés au stade épiaison avec désormais 10 à 15 jours d’avance. « Cependant, la sécheresse persiste et des ronds commencent à décrocher, le peu de talles restantes en train de sécher sur place. »

Quant au potentiel de la culture, pour un rendement de 100 q/ha, il faut 500 épis à 40 grains par épi (soit 20.000 grains/m²) et 50 g de Pmg. Avec 350 épis, 35 grains par épi et 40 g de Pmg, le rendement atteint 50 q/ha. « Entre les deux chacun peut faire ses hypothèses », prévient François Dumoulin. « La question fondamentale reste celle du retour de la pluie sachant qu’avec 4 à 5 mm d’Etp par jour, il faudra plus qu’une averse de 5 ou 10 mm. »

Tendance maladies stationnaire

Septoriose (Vert) : niveau de risque toujours au vert même dans les parcelles où il y a eu un peu d’eau. C’est le stade fin gonflement – début épiaison qui déclenche la protection fongicide dans les parcelles sans rouille jaune (ou oïdium).

Rouille jaune (Orange/Jaune) : Attention au temps plus couvert ces jours-ci. Comme chaque semaine depuis bientôt un mois et demi, de nouvelles parcelles décrochent notamment des variétés sensibles à la nouvelle race de rouille et en particulier Altigo Expert « Timber » Hysun mais aussi Koreli, Alixan, Trapez, Toisondor, Oakley, Viscount, Ambition. « La liste est sans doute incomplète. » De nombreuses parcelles tiennent toujours – la pression est plus forte en bordure maritime et en vallée - mais la fréquence des parcelles touchées multipliée par le potentiel de nuisibilité et le prix du blé, justifie le niveau de risque orange. Sur les autres variétés, le risque est jaune car très faible mais il faut se méfier d’un éventuel contournement. En cas d’intervention au seuil (présence de la maladie), appliquer 2/3 de dose de triazole et 50 g de strobilurine. Dans tous les cas, le stade fin gonflement – début épiaison déclenche une protection fongicide minimum.

Rouille brune (Jaune) : Toujours quelques pustules détectées sans comparaison avec 2007 pour l’instant et les températures encore fraîches du matin ne sont pas favorables à la maladie. Intervenir à l’apparition de pustules sur 20 % des 3 dernières feuilles. Les notes de sensibilité Ctps des variétés se confirment : Sankara, Dinosor sont parmi les plus sensibles, suivies de Alixan, Boregar, Cordiale, Perfector, Selekt, mais aussi Apache, Expert et Rosario. Sur ces variétés, le stade fin gonflement – début épiaison déclenche également la protection fongicide minimum. Tenir compte cependant des sensibilités dans le choix des produits (triazole + strobilurine) et de leur précocité dans l’ajustement de la dose. Vu la faible pression septoriose mieux vaut économiser le prochloraze et renforcer en triazole et/ou strobilurine sur rouille.

Oïdium (Jaune) : Toujours à surveiller surtout en terre courte et/ou fond de vallée. Intervenir si 20 % des 3 dernières feuilles vertes portent des coussinets actifs sur 5 % de leur surface (50 % des feuilles sur variétés tolérantes). En cas d’observation sur des feuilles en train de dépérir ou sur les gaines, inutile d’intervenir (parasite de faiblesse). Flexity ou Nissodium sont les moins sujets au risque résistance actuellement.

Htr (Vert): Même si certains symptômes physiologiques y ressemblent fortement, jusqu’à preuve du contraire, il n’y a pas d’helminthosporiose hormis sur variétés sensibles en blé sur blé. Si vous renforcez avec une strobilurine sur rouille ou si vous utilisez du prothioconazole, vous serez efficace sur Htr.

Retrouvez l'intégralité de la note En arpentant champs et prairies sur le site de la Chambre d'agriculture de l'Oise.